rock, guitar, raw, classic, bandcamp, seen
Le premier album enregistré en studio et avec un groupe complet qui accompagne Will Toledo. Il est produit par Steve Fisk, un gars du grunge, et mixé par lui et Will. Le mix est étonnamment brut pour l'époque, tout sonne brut de décoffrage et très peu compressé, ça rejoint l'indie rock US des 90s, c'est pas très « radio ready » en somme : la snare manque de mordant, la basse est boomy, le kick est faible. Ca va peut-être volontairement à l'encontre de l'esthétique lofi qu'avait Will en solo, c'est rafraichissant mais ça fait qu'on revient moins facilement vers des morceaux de cet album.
Pourtant ça reste une claque absolue, une des réussites de l'indie rock à guitares des années 2010. Comme je l'ai écrit à l'époque : « c'est comme ça qu'on fait de l'indie rock à guitares en 2016 ».
Et l’album est particulièrement long par rapport à la norme dans le rock. Les paroles sont intéressantes et assez limpides, un bon témoignage de la dépression et de la difficulté d’être jeune dans ce monde, comme souvent avec Car Seat Headrest.
Fill in the Blank est une si bonne intro.
J'aime beaucoup Vincent parce que c'est un peu Reptilia des Strokes pendant 7 minutes : mêmes accords, même énergie, même sensation de précipitation (et Reptilia est mon morceau préféré). Will dit s'être inspiré de James Brown. Bon son intro est quand même très (trop) longue. Par contre j’aime bien son 2e couplet très varié qui n’en finit pas.
Destroyed By Hippie Powers est un excellent hit de rock alternatif avec une vibe 90s, parfait pour s'énergiser, et un kiff à réécouter avec les années.
Les 3 premiers morceaux sont incroyables à jouer à la guitare, 15 minutes de pur plaisir.
On reconnaît bien l’influence des Cars sur Not What I Needed qui a eu son lot de presse à cause du refus de Ric Ocasek (leader des Cars) d’inclure des paroles de son tube Just What I Needed. Cet outro basée sur celle de Something Soon inversée est assez forte.
Drunk Drivers/Killer Whales est une des meilleures, un favori des fans qui a super bien tenu l’épreuve du temps (pour le moment du moins). Le refrain a une telle force, il utilise une inversion pas courante du classique I V ii IV. Et à nouveau on a des super paroles.
La fin d’album apporte 2 forts et longs morceaux avec la torturée Cosmic Hero et l’épique The Ballad of the Costa Concordia qui combine 3 morceaux en 1.